18 Déc Culpabilité : « L’émotion polymorphe »
MA CULPABILITE SOUS TOUTES Les coutures…
Malicieuse culpabilité, qui s’abreuve de mes nuits blanches et revendique un appétit féroce pour les doutes et les remises en question féminines. Armée de patience, elle excelle en discrétion. A vrai dire, seul un petit recoin de tête lui suffit. A quoi bon les grands espaces? Elle sait se fondre, se modeler, se figer lorsque nécessaire. Elle trouvera la moindre petite faille pour se faufiler en douce, et glisser dans un autre petit espace de ma conscience. En parfaite petite diva, elle veillera à réussir son entrée, tout autant qu’à soigner son apparence.
Ainsi, toute de soie vêtue, ma culpabilité perceptive ou ce sentiment subjectif, ce sursaut de dignité envers moi-même. Elle se présente à moi pour me rappeler mon éthique, mes principes, mon authenticité. C’est ma petite voix intérieure, qui me susurre que je m’éloigne de moi-même, et m’invite à la droiture. Fidèle et loyale, tels des bras bienveillants qui me parent lorsque je dérape, et me replacent dans la bonne posture.
« VOUS AUTANT QUE QUICONQUE DANS L’UNIVERS, MERITEZ VOTRE AMOUR ET VOTRE RESPECT».
Bouddha
En jersey « trompe-l’oeil », ma culpabilité fictive quand je me perçois coupable et me sens jugé(e) sans raison apparente. Cette culpabilité trouve ses racines dans mon fonctionnement personnel, mes croyances et mon imaginaire. Peut-être une lente mécanique installée à force d’accorder trop d’importance aux regards des autres. Lors d’une conférence sur le sujet, Patrick Ras, formateur spécialiste en développement personnel, évoque la part belle que nous faisons à cette culpabilité, en rappelant la réalité des chiffres « 90% de nos peurs ne se réaliseront jamais ». C’est ainsi qu’en entretenant la fausse pensée, je fragilise ma confiance et limite mes actions.
Tendance velours rapiécé, ma culpabilité instinctive, que je développe pour compenser inconsciemment un déséquilibre profond. Notamment, quand je nourris un besoin immédiat de réparation en engageant démesurément ma part de responsabilité. C’est le cas, lorsqu’embarqué(e) par mon sentiment d’impuissance face à une situation qui m’affecte, je veux continuer à me sentir dans l’action et choisir de porter la responsabilité toute entière de cette situation. Je me perçois comme l’élément clé, sur qui tout repose. Prenons pour exemple une situation du quotidien. Un couple qui souhaite s’octroyer un moment de partage, loin des responsabilités parentales. Un restaurant réservé à l’avance pour que les emplois du temps s’accordent. Jusque là, le tête à tête semble prometteur. Jour J, deux heures avant le départ, la tension monte dans la maison car l’un des conjoints peine à se préparer et cherche des raisons de reporter le dîner aux chandelles. Une heure avant le départ, belle désillusion pour celui qui reçoit la décision sans appel: « On annule. Pas envie de laisser notre bébé! Je sens qu’il a besoin de moi. » Au delà de ce moment de partage perdu, il est intéressant d’observer ce qui se joue dans cette scène banale. En verbalisant son besoin de rester à la maison, le parent aimant ne place t-il pas toute sa présence au centre des préoccupations de son enfant? Ce pourrait-il qu’il se positionne inconsciemment comme seul(e) garante(e) de la protection, ou peut-être du bonheur de son enfant? Le manque de distance émotionnelle empêche probablement ce parent de franchir le cap douloureux de l’éloignement, comme le manque de confiance pourrait le freiner dans la recherche de solutions constructives. En se blâmant, il est possible qu’il évite de se poser les bonnes questions et d’entreprendre les vraies actions. Il s’avère parfois plus simple d’emprunter le chemin de la fuite, que d’affronter les peurs profondes et les difficultés.
D’autres expériences, plus douloureuses encore, pourront m’amener à me réfugier dans cette forme de culpabilité. La perte d’un être cher, une agression, un traumatisme…Et dans cette souffrance infinie et indicible, je choisis parfois d’endosser la responsabilité de ce malheur, en allant même jusqu’à me reprocher d’être encore en vie, alors que l’autre ne l’est plus.
Enfin, plus étouffante qu’une Tweed-Jacket trop étriquée, cette culpabilité restrictive issue de relations malsaines, où sévit chantage et manipulation. Alors dépourvu(e) de mon discernement, cette situation peut me renvoyer le sentiment amer d’être dépossédé(e) de ma vie. La culpabilisation est immorale et vicieuse, elle aggravera mon sentiment de responsabilité. Figer dans l’immobilisme, je me condamne à demeurer piégé(e) au sein de cette sphère dévalorisante. Sortir de cette culpabilité dépendra, essentiellement de ma capacité à dire NON et ma détermination à sortir du lien néfaste.
« LÀ OÙ RÈGNENT FORCE INTERIEURE ET CONFIANCE EN SOI, DISPARAISSENT MÉFIANCE, PEUR ET DOUTE ».
Dalaï Lama
Prochainement :
« Culpabilité: de la rationalité avant tout… «
Sources références:
- Naître et grandir « La conscience morale chez l’enfant » – Révision scientifique Solène Bourque, psychoéducatrice- Décembre 2019
- Journal des professionnels de l’enfance – Comment parler aux enfants? « Tous coupables» – Bimestriel 101
- Pourquoi je culpabilise tout le temps – BIBA- article J. Reynie màj 26 fev 2020
- La culpabilité, une émotion utile? Cerveau et psycho n°109- article du 20.03.2019 – Aurélien Graton est maître de conférences et chercheur au Laboratoire inter-universitaire de psychologie (LIP/PC2S), à Chambéry
- A quoi sert la culpabilité? – Article Isabelle Taubes- Psychologies
- Conférence « De la Culpabilité à la responsabilité » – Patrick RAS conférencier, formateur et spécialiste en développement personnel
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